jeudi 27 novembre 2008

noir

Mes recherches d'émaux commencent à porter leurs fruits. J'ai réalisé toute une série de bols à matcha avec une terre préparée spécialement en mélangeant ma porcelaine et un autre grès chamotté. A force de patience mes émaux et superposition d'émaux se sont bien développés.

Je m'intéresse à ce qu'on appelle les "défauts" des émaux : retirements, craquelures, tressaillage et écaillage , picots, bulles , cloques,.....
C'est assez difficile car on est sur une frontière surtout pour des objets utilitaires : l'ensemble doit être utilisable et agréable à manipuler. Même si cela est un peu "étrange" il doit y avoir une cohérence de l'ensemble ; (les japonais ont beaucoup développé ces notions ( forme irrégulière, accidents et défauts d'émaux).

En attendant de présenter toutes les pièces, je commence par un bol noir évasé.






L'émail noir est brillant et a des métallisations. Il s'est retiré et a créé un effet assez spécial que je trouve très intéressant.
On voit mieux en regardant l'intérieur.





vendredi 21 novembre 2008

vert et brun

Après le kuki cha brun et le vert, quelques bols au tournage asymétrique ( je tourne avec mes propres outils, fabriqués "maison "!) avec des nuances de brun aquarellé.


Et deux petits pots de réserve vert dont l'un est recouvert d'un émail blanc , comme la neige sur les montagnes.



Un petit "ensemble " : pot, bol et mini théière (10 cl).



Pour finir un bol brun et blanc.

jeudi 20 novembre 2008

matières

kuki cha bis

Quelque fois je me dis que la recherche d'un goût lié à une dégustation ressemble beaucoup à la quête du céramiste !
J'avais bu un excellent kuki cha avec des notes fraîches et beurrées , savoureux . J'ai pu obtenir le nom du vendeur et je me suis empressée d'un acheter. Hélas ce thé s'est avéré plat, une pâle copie de celui que j'avais bu ! Déception ! J'ai persévéré , comment cela était-il possible ? Température de l'eau, quantité de thé, temps d'infusion , bref et bref, vraiment imbuvable .
Je me suis dit que le paquet acheté ne devait sûrement pas être de la même récolte que celui bu auparavant.
Et puis les facteurs subjectifs liés à l'ambiance du lieu, à la disponibilité personnelle, à sa propre faculté de réception du thé jouait un rôle non négligeable. Mais cela ne doit pas expliquer pareil écart gustatif !
La recherche d'émail en céramique s'apparente aussi à cela : multiplier les essais sur divers supports et formes pour apprivoiser certains émaux ou superposition d'émaux. Tel essai superbe sur une plaquette d'essais va donner sur un bol quelque chose de plat ou non intéressant. Les paramètres de cuisson sont les mêmes , pourquoi de telles différences ? Quelques fois une explication peut se trouver mais d'autres fois il n'y a que la multiplication des essais qui va permettre de dégager quelque chose.
Je reparlerais de ce sujet bientôt.


Pour en revenir au kuki cha , j'en ai testé deux différents : un vert avec tiges et feuilles (échantillon) et un autre qui est en fait des tiges "grillées" , de couleur brune.


Essai d'infusions en parallèle , même température de l'eau et même temps d'infusion ( 1 min environ ).





Du fait que l'un a été torréfié, ce "test" donne des résultats très différents. (Il aurait été plus intéressant de tester 2 kuki cha vert de différentes provenances pour avoir une comparaison plus sensible ).

L'odeur du vert est iodée et se rapproche des algues. Au goût, même chose avec des notes d'herbes , une pointe salée en fin et une astringence .
Les tiges brunes ont une odeur de coquilles de noisettes grillées et une saveur très ronde de noix beurrée puis de réglisse et chocolat.



Je ne sais pas si c'est à cause de l'approche de l'hiver mais ici les notes iodées ne me conviennent pas trop . A goûter donc à nouveau dans quelques mois !
Au niveau des sensations j'ai été un décontenancée d'infuser des mini-branches ....et pas de feuilles du tout !

mercredi 12 novembre 2008

eau, bols et pu er

Le temps d'aujourd'hui ressemble un peu à ça. Il fait gris, il pleut en plaine mais en montagne la neige apparaît. Une épaisseur craquante sur les sommets puis une poudre fine sur les sapins.
L'eau devient solide , les réserves se reconstituent (glaciers) .
Il fait bon rester un peu au chaud à l'intérieur . il est temps de regoûter la brique CNPP . Cette fois se ne sera pas en plein soleil au bord de l'eau de la rivière.


J'avais hâte de tester encore cette nouvelle tetsubin achetée pour la maison, suite à mon enthousiasme pour celle de l'atelier. Celle-ci est plus petite et plus ancienne (1800-1850 ) paraît-il (!). Le fond est bien rouillé aussi j'ai dû la remplir et la vider de son eau bien des fois avant que son goût et son odeur ne devienne agréable. L'eau par contre n'est pas sortie aussi trouble qu'avec celle de l'atelier. Mais elle dégageait une odeur tenace de pierre , de chaux ou je ne sais quoi.
Mais alors, quelle eau délicieuse : ronde, parfumée, douce, très chaude et presque sucrée je dirais. Les arômes du pu er cuit ressortent anoblis. Un régal surtout avec ce thé.


J'en profite pour comparer aussi un bol ouvert de teinte claire et un bol plus haut, le noir avec un émail un peu plus épais.
Le noir fait ressortir les tonalités plus piquantes, pierreuses ainsi que le côté mousse et lichen et le bol clair le côté caramel et sucré ( Je pense que cela est dû à la forme ouverte ou fermée). Par contre ici la finesse du bord devient presque un obstacle dans le sens qu'il donne une impression presque " trop nette" qui va à l'encontre du caractère rond. Je pense donc faire des bols ronds blancs avec un émail plus "onctueux" qui pourrait donner encore un autre rendu. Affaire à suivre !

vendredi 7 novembre 2008

curiosité

Peut-on décider d'être curieux ? Cultiver la curiosité ? L'envie de connaître, de découvrir, de s'enrichir ...?
Thé rouge , Su Hong (m3t) , une couleur claire, un parfum frais et délicat qui sent le miel un thé parfait pour le matin, à la fois fleuri, rond et sucré avec en finale une petite pointe de chocolat.



Dans son pot mon ginkgo a perdu toutes ses feuilles , il ne reste qu'un petit tapis de trèfles encore vert.

jeudi 6 novembre 2008

coin à thé

Le travail à l'atelier me permet de vivre à l'intérieur d'une sorte de "cocon" . Quand il fait beau, c'est agréable de sortir et de goûter au thé à l'extérieur, assise sur les marches qui mènent à l'entrée , de sentir la pierre chaude et de regarder les montagnes tout autour.
Maintenant que l'automne avance , le froid s'installe sporadiquement. La semaine passée j'ai allumé le poêle à bois , pour chauffer un peu, profitant de retrouver ses odeurs caractéristiques.
Et depuis que j'ai cette tetsubin qui apporte tant de vie à mes pu er, je suis allée chercher des pierres dans la rivière et j'ai aménagé un coin pour m'installer confortablement. Le tapis me permet de rester assise et de me prélasser , de faire une pause entre le tournage de 2 théières ou autre.
Ce coin est loin d'être terminé , il est un peu improvisé avec les moyens du bord, mais il n'est pas trop "délicat" et me permet aussi de venir me chercher un bol de thé les mains encore pleines de terre...
Evidemment la plaque électrique est vraiment assez laide (!) . J'ai envie de me fabriquer des réchauds en terre avec charbon , ce qui conviendrait bien quand je reste un bon moment à travailler.

La semaine passée une amie est venue pour se fabriquer des bols à matcha. On a travaillé ensemble et c'était aussi agréable de s'asseoir et de boire notre oolong là en papotant.




Plus je me sers de cette tetsubin, plus je suis convaincue de son rendu onctueux pour le goût de l'eau en ce qui concerne les pu er. Cette après-midi je me suis régalée du pu er 2003 (m3t) , qui ressors moins âpre, plus doux , plus rond . Les notes "profondes" , qui constituent comme les sous-bassement de l'arôme sont pleines, juteuses , mûres.