vendredi 29 août 2008

Bai Lu 2008

Première approche du Bai Lu 2008 de Teamaster .
Le parfum à même le sachet à peine ouvert est indescriptible !
J'ai été séduite immédiatement.
Un thé vert frais, élégant et très aromatique .



J'ai fait quelques infusions et j'ai noté des odeurs de fleurs et d'herbe (narcisse, abricot).
A la dégustation le parfum est volatile mais très présent, léger, aérien et voluptueux.
La surprise fut de découvrir derrière les fleurs blanches des arômes de fruits (abricot, pêche ) et même la mangue et une petite pointe subtile de violette et de rose.
Une belle envolée pour ce thé d'une distinction et d'une délicatesse envoûtante .....
Hummmm

jeudi 28 août 2008

pu er et "fourrure de lièvre "

Propulsée loin de l'atelier pour cause de "reprise" du travail, le temps du thé en a souffert et moi aussi .
Enfin je peux me poser et je m'installe dehors juste devant l'atelier pour profiter du soleil.
L'envie de pu er me reprends, comme le besoin d'une pulsation .

J'ai là sous la main un pu er 2003 (m3t) qui sent bon .





Pour lui donner corps je sors un bol "fourrure de lièvre " et sa théière .


Cet émail est connu depuis longtemps et a des teintes qui varient dans les gammes de bruns à noirs. Celui-ci est brun chamois ( assez difficile à obtenir à cause d'une superposition de 2 émaux). (Voir à ce propos en page 232 de l'édition de poche de Thé et Tao de J. Blofeld ).


Il est temps de s'asseoir et de respirer les premiers parfums qui montent à mes narines :
silex, pierre et saucisse fumée. Au goût la sauge, le romarin avec une légère amertume.
La deuxième infusion sent l'olive , le bois et la pierre et des saveurs de feuilles, d'olive verte, de thym et de menthe poivrée.



La troisième sent la réglisse et le caramel et évolue vers les baies rouges (fraise des bois) .


Puis à la quatrième le thé s'ouvre, s'épanouit, parfum de bois et de cannelle avec des arômes de biscuit, de cannelle et de girofle.




Dernière goutte, il est hélas temps de rentrer.

Il fait bon savourer des moments pleins , chaleureux et paisible.


lundi 25 août 2008

théière en terre brute

Voici une petite théière de 20 cl . Elle est faite d'un mélange de grès et de porcelaine et n'est pas émaillée . Cuite à 1280 ° la terre se vitrifie mais reste quand même plus "perméable" qu'avec un émail. Elle est étanche mais va s'imprégner du thé mis à l'intérieur.
Le bol est lui juste émaillé à l'intérieur et sur le bord ( ce qui le rend doux pour y tremper ses lèvres ).






Je vais en refaire d'autres pour les essayer avec divers types de thé et voir comment la terre va réagir et comment la théière peut se culotter.

jeudi 21 août 2008

mini ou bizarre

Pour changer des grands formats, j'avais tourné (à la motte ) des mini bols qui pourraient très bien servir pour des petites théières et le gong fu cha.

Ces prototypes sont émaillés tout en blanc.





Et juste pour une touche de "fun" voilà mon émail à bulles blanc qui a fait un effet.....très "fleur"
en haut d'un bol.....évidemment pour l'usager, autant dire qu'il n'est pas possible d'y tremper ses lèvres .... !!!!


dimanche 17 août 2008

bols à matcha

Ayant acheté du matcha et n'ayant pas de bol approprié , j'ai commencé à en faire quelques uns, d'abord de forme fermée ( les formes plus évasées suivront ).

Les quatre premiers sont en porcelaine .
J'ai essayé des supperpositions d'émail blanc pour les deux premiers.






Le troisième a un émail spécial qui fait une matière un peu rugueuse et évoque la pierre.
On voit la matière grumeuleuse avec des "picots", sorte de trous d'épingle. Ce style d'émail "à défault " a été exploité largement par les céramistes japonais.



Le quatrième a un émail shino tout nouveau. Comme il a été posé mince on ne voit pas son effet de retirement, sauf sur le bord mais très légèrement.






Les trois suivant sont fait avec un mélange de terre grès chamotté-porcelaine.
La terre a tendance à absorber l'émail .


Ici l'intérieur de bol :



Le même émail blanc à picot a été appliqué sur celui-ci :

Et comme ce grès chamotté doit contenir un peu de fer, il fait aussi réagir l'émail et de plus on voit ces particules de fer sous forme de petits points noirs.




Ce dernier exemplaire est celui montré hier : il me fallait voir si en effet il pouvait convenir à la préparation du thé, question grandeur et volume. Tout est ok !



samedi 16 août 2008

matcha

Quelques grammes pour partir

à la découverte d'une prairie onctueuse et laiteuse, une herbe verdoyante similaire aux prairies de Gruyère , là où les vaches donnent un lait si particulier...... (crème de Gruyère et fromage )




Pourtant ce breuvage vient de loin et n'a pas été récolté près de chez moi



Oserais-je prononcer le mot "cappucino" ? La mousse onctueuse est légère mais tient bien longtemps dans le bol et dans le palais. Les petites gorgées descendent lentement comme des perles , pures , beurrées , douces.




Le thé bu va rester longtemps dans la bouche, impression d' artichaut, de madeleine , de pré vert.




Un moment fort et calme, doux et voluptueux, tendre et plein .

...voilà mon bol à matcha tout juste sorti du four ce matin qui a déjà rempli sa fonction .... d'autres suivront !

mardi 12 août 2008

recherche


L'émail dans le sceau fait déjà un effet de picots et de trous.



Puis sur ce bol -essai on voit qu'il va buller. Il reste encore à le tester sur d'autres pièces et à affiner la chose .
Ci-dessous une plaquette d'essai agrandie : un autre émail à tester (il fait des fentes et se lézarde , ce qui me plaît bien ).



Dans les bruns , en voici un qui bulle et cloque. Je devrais encore tester son épaisseur et voir sur une plus grande pièce ce qu'il va donner.








Je poursuis l'émaillage en essayant aussi diverses superpositions .

samedi 9 août 2008

approcher


Quelque fois il faut plusieurs tentatives , des essais infructueux ou à moitié convainquant pour arriver, timidement à approcher un thé.
Ce thé vert Xian Xia Lna Cui (m3t) est de ceux-là . Je l'ai abordé de plusieurs manières mais il me semblait un peu "vaporeux", évanescent et j'avais à chaque fois l'impression d'effleurer sa substance sans vraiment la saisir.
La couleur très variée des feuilles sèches est très séduisante , avec beaucoup de nuances et d'élégance. Leur parfum aussi est délicat (fleurs blanches, abricot ).




J'en ai profité cette après-midi pour le doser plus généreusement et dans une petite théière.


Cette fois j'ai pu approcher ces arômes de plus près ! Un thé très subtil, avec une première infusion à dominance de pêche de vigne, puis (2ème) d'orchidée et de prune et pour ma 3ème de raisinets (groseille rouge), melon et orchidée. quelque chose de confit, confiture aussi, très aromatique.
Une belle couleur jaune-doré pâle pour l'infusion.



Patience et persévérance donnent des résultats et je me réjouis d'y revenir aussi .

jeudi 7 août 2008

solide et vaporeux


Hier les nuages ont créé une petite féérie autour des montagnes qui m'environnent.
Ce rapport de légèreté sur le roc solide est assez fascinant.

Quand arrive la palette, amoncellement de grès et de porcelaine, je mesure combien la terre est lourde .....lorsqu'il faut transporter les sacs (....), ce qui est moins fascinant !




L'illusion de la montagne-volcan : rien ne fume, tout s'évapore.





Reste la matière, rangée à l'intérieur, prête à être transformée.


mardi 5 août 2008

tournage décentré

Tourner de la porcelaine est un vrai plaisir, surtout après le terre chamottée ! Elle est fine , très plastique et l'on peut travailler les parois avec une grande finesse.

Pour tourner de manière décentrée, il faut d'abord tourner normalement, en centrant bien la pièce. Puis je peux jouer avec les limites : à l'aide du mouvement, garder l'empreinte de celui-ci tout en poussant les parois jusqu'à la limite soit de l'effondrement, soit de la rupture.
C'est donc un défi, une maîtrise qui laisse place aussi à la non-maîtrise, au lâcher prise avec l'idée de "réussite". La concentration se porte juste sur l'objet, le mouvement . L'esprit se plaît au jeu, comme le fait un enfant.
La cuisson d'émail va encore révéler toute la trace du processus , donc on ne peut voir le résultat qu'après . Les photos sont aussi de piètres sources d'information car la sensation de déformation devrait se rendre en volume.....






J'ai tournasé les pieds des mini bols-coupes et ils sèchent.



Quel plaisir aussi, entre deux bols , de continuer mon thé de hier ! J'ai pu sans problème poursuivre les dégustations ( 4 , donc 7 au total) sans que cet oolong devienne amer . Il continue d'évoluer vers des notes de fleurs blanches, d'abricot.


lundi 4 août 2008

Luanze Oolong (verger des montagnes de Feng Huang, Dong Ding)

Cet après-midi j'ai enfin eu le temps de me pencher sur le Luanze Oolong envoyé par Stéphane.

J'en avais bu en vacances mais sans trop détailler ses arômes.

Sur le sol de l'atelier, j'ai préparé une petite théière de 10cl avec son pot et un bol, tous de même contenance.
L'odeur des feuilles mouillées me conduit vers le jaune: tournesol, mimosa, sésame et papaye.




Cette couleur est d'ailleurs bien en évidence dans le petit pot :


Dans la théière, les feuilles commencent à se déployer.


La première infusion me donne une impression très douce : beurre tendre, mangue et papaye.





La deuxième quelque chose de plus fort, je retrouve le tournesol puis viennent des notes de melon, pastèque avec en fin, une pointe de cardamone.
La troisième, étonnement, a un parfum de vieux bois chauffé au soleil puis de fleurs blanches.

Les feuilles s'ouvrent.


Elles ont rempli la théière.


Malheureusement j'ai dû arrêter ma dégustation mais vais voir demain si je puis la continuer.

Mon impression générale est cette dominante de fleur jaune avec des parfums qui s' alternent et se croisent. Une grande douceur paisible qui s'épanouit , calme mais non monotone.
Un oolong rayonnant!

Dans l'élan j'en ai profité pour commencer à tourner des mini bols-coupes en porcelaine pour les petites théières et le gong fu cha.
Ce tournage se fait "à la motte " c'est-à-dire que l'on centre une masse de terre puis on tourne l'objet juste sur le haut, on coupe, on recentre le haut pour faire l'objet suivant etc. jusqu'à épuisement de la "motte " de terre.