vendredi 27 février 2009

deishi sibuya





Ce bol est le premier que je désire vous présenter et qui fait ma joie ! C'est l'oeuvre du céramiste japonais Deishi Sibuya . Et là je dois remercier chaleureusement Hidehisa, ami de Fortunato, et concepteur du site de vente Magokorodo qui est passionné par la céramique et qui va lui-même sur place rencontrer les céramistes , voir leur four et acheter auprès d'eux.
Ses explications sont précieuses et permettent d'appréhender un monde de tradition qui remonte loin dans le temps quant aux techniques et styles différents ( terre, émaux, cuissons).

(La photo ci-contre est tirée du site Magokorodo)

Je désire donc remercier vivement ces deux personnes .
Voilà ce qui est passionnant dans ce monde de blogs, ce sont les échanges et le partage de connaissances tant au niveau du thé que de ce qui tourne autour.
Et me voilà heureuse de prendre ce bol dans mes mains. Il est puissant, à la fois robuste, présent et doux à cause de l'émail un peu laiteux. Massif par sa base puis plus fin vers le bord. Et puis chaque facette fait ressortir un autre aspect, comme un paysage qui se déploierait par photos panoramiques juxtaposées.

jeudi 26 février 2009

travail et thé japonais



J'essaye ici un exercice périlleux : non pas dans le tournage mais dans un mélange de terres . En effet cette belle couleur ocre vient d'une terre qui est un klinker c'est-à-dire que sa température est inférieure (1250°) à celle de la porcelaine ou du grès (1280°). J'ai essayé de mélanger de la porcelaine avec cette terre et le risque c'est ... la fonte du klinker dans la masse . Le bol va-t-il garder sa forme de bol ou va-t-il se transformer en tas informe....la cuisson le dira !

Pour garder les idées claires je reviens à un des thés japonais rapporté par une amie . Parfum frais et vif, comme une brise de printemps. J'ai pu tirer 3 infusions où j'ai capté au vol l'impression de petits pois verts, d'épinards avec un léger accent de sel marin en arrière plan. Un bon coup de fouet durant le travail.

jeudi 19 février 2009

ne pas déranger.....



Dès que je mets place derrière l'écran, voilà ce que ça donne.....d'où un certain handicap pour ne pas faire des fautes de frappe....
On est inséparables, Cannelle et moi !

mardi 17 février 2009

hiver sans fin

Neige depuis ce matin : des flocons lourds, épais, et 20 cm de neige s'est déposée partout au fil de la journée.
Je me réfugie à l'atelier : tournage de petites coupes. Pu er 2003 hier et aujourd'hui je finis une petite brique de la m3t . Un thé au goût de cannelle et de réglisse, épais, de couleur chocolat.


Le temps file , le travail avance lentement . Mais quel bien-être de plonger à nouveau mes mains dans la porcelaine , cela m'a manqué durant 2 semaines passées à travailler à l'extérieur.
Cette semaine de "vacances" est la bienvenue.
Je profite pour signaler 2 liens de blogs chinois sur le thé dont un qui a des arrangements très beaux .

samedi 14 février 2009

le chant du bol : écouter, toucher, sentir, goûter

Neige ce matin et soleil en cette après-midi. Brume, velours et calme . Un côté ombragé mais reposant car tout se trouve enveloppé, les bruits assourdis. Puis le soleil qui rend l'air plus vif , fait ressortir les reflets sur la neige, éclats de lumière .



Idéal pour se servir d'un de mes derniers bols . Réaliser des objets, c'est bien mais s'en servir......c'est encore mieux !
Celui-ci est spécial car l'émail shino a coulé au fond , faisant des petits "tas" blancs le long des parois mais également dans le fond. Est-ce adéquat pour boire un thé ? Cette surface non plane ...?

Après hésitations, je me décide pour le Bi Luo Chun de Stéphane dont j'ai déjà parlé et que j'ai encore en mémoire. Ceci me permettra de "voir" si le bol influence la goût...et comment ce thé va réagir.
Je verse l'eau dans la théière, j'attends puis je remplis le bol.

Une musique s'élève du bol : il "chante" . Des petits tintements successifs ... espacés.
Je fais juste une parenthèse pour parler du tintement des pièces qui sortent du four. Je ne sais pas si j'en ai déjà parlé : à l'ouverture du four, quand on sort les pièces en porcelaine, il se produit, de par la différence de température, des tintements de cloches : c'est cristallin et absolument féérique ! surtout qu'il y a plusieurs tonalités qui se "jouent" en même temps ...

Ici c'est un son différent: je dirais comme un glaçon plongé dans l'eau , un petit bruit de bulles .
Il s'agit, je pense, de la réaction des petits tas d'émail à la chaleur du liquide.



La deuxième surprise a été de boire dans ce bol. Tremper ses lèvres sur le bord irrégulier mais combien doux est aussi une nouveauté. Je peux choisir le bord plus fin ou alors les endroits plus épais et varier ainsi à chaque gorgée.

J'ai l'impression de boire directement dans la nature, comme à une source issue des rochers ...
L'aspect irrégulier et doux, le fait de voir ces petits tas blancs et de toucher avec les mains les parois constellées de petites perles, donnent un ensemble à la fois proche d'une nature brute ( neige, bois , branche ) un peu sauvage, mais aussi très sensuel.
C'est assez fabuleux en fait.
Quant au goût proprement dit du thé il ressort en contraste, clair et pur. La forme en hauteur du bol garde la chaleur et les arômes plus longtemps. Ils se laissent appréhender de ce fait plus sur la longueur que sur l'immédiateté comme ce serait le cas avec un bol ouvert.


mercredi 11 février 2009

pu er 98_B

J'ai remarqué que j'ai un faible pour les senteurs de terre et aussi "animales" du pu er.
Avec celui-ci je suis comblée ( pu er 1998-B de la m3t).


Une odeur très marquée pour les feuilles sèches : lichen et étable. Et là l'eau de la tetsubin fait aussi chanter les infusions faisant ressortir à la fois le côté piquant et rond de la liqueur.

Première infusion avec des odeurs de bois et de racine. Puis des arômes de bois et de poivre très fort. Viennent ensuite dans la même infusion, alors que la liqueur refroidit un peu, l'humus, la terre mouillée le lichen, le bois ( chêne, lierre) et la pierre chauffée par le soleil, (brique). Une cascade incroyable de senteurs .

J'en profite aussi pour faire des "expériences".
A la deuxième infusion je respire sous le couvercle, qui fait alors office de "tasse à sentir". Et c'est bien pratique !
Je capte le fleurs jaunes (pissenlis et tournesol) ainsi que l'amande. L'infusion évolue vers plus de rondeur , oscille entre un côté fumée puis caramel, miel et poivre encore.









Là j'essaye aussi un joli bol en laque rouge . Hélas ce type de bol ne supporte pas les températures élevées et j'ai droit à un goût huileux et à des effluves de colle .






Vite je reviens à la porcelaine . Les infusions continuent : bois- caramel- osier puis chocolat-vanille-muscade.


Excellent : une palette aromatique étendue et complexe .

dimanche 8 février 2009

bi luo chun, bis


Dégustation d'un Bi Luo Chun de la m3t , très différent de celui de Stéphane. Pour être plus précis une dégustation simultanée de ces 2 thés serait intéressante .

Ici fleur-fruit avec en arrière le jonc (osier). Au nez les feuilles sèches ont une effluve très subtile de fleurs (fleur d'oranger très légère ) et d'abricot.
Les feuilles mouillées sentent la pêche blanche que l'on retrouve en premier dans le goût , puis l'amande. Viennent ensuite dans le autres infusions le miel, l'abricot puis le jonc, l'osier et le freesia.
Les parfums sont très légers et ce thé me semble se laisser appréhender plus à l'odeur, par le nez, que par le goût dans la bouche.
La première approche est de ce fait assez déconcertante. J'ai déjà remarqué ça avec des thés de la m3t. Il faut bousculer les paramètres de temps d'infusion ou de température pour aller au coeur du thé et en faire ressortir tout le potentiel. ici donc juste une approche légère et pleine de promesses.

samedi 7 février 2009

feuille et branche


Non , ceci n'est pas une feuille de thé ! ( c'est une peinture de branche ).


Ici par contre on a quelques feuilles de Tai Ping Hou Kui . Celui que j'ai pris au travail pour survivre à 2 semaines remplies à ras bord ....
Ennui profond de mes pauses-thé que j'essaye de combler un tant soit peu avec un équipement alternant avec l' embarquement d'un thermos de pu er (lourd et encombrant mais pratique pour les trajets en trains ) et une bouilloires-théière-bols stockés dans un local de rangement .

Timing serré entre 2 sonneries et donc la tête branchée sur des thés faciles, désaltérants . Ce TPHK (!) n'ose pas égaler celui décrit par Philippe dans un récent article mais il est agréable , goût fleuri et citronné.