jeudi 4 mars 2010

lumière


En travaillant cet après-midi sur un nouveau concept, assise derrière le tour , des idées vont et viennent.
J'ai appris en regardant et en faisant encore et encore . Parler, interroger et essayer.
Emmagasiner , engranger le savoir des autres, trier, essayer.
Et je pensais aussi à quelque chose de fondamental : oublier les règles apprises et ...faire autrement , différemment . Il y a des "lois" mais aussi des sortes de diktats qui sont des barrières et empêchent de voir au-delà , de trouver par soi-même . Savoir jeter et reprendre les bases à partir de zéro. Ces découvertes-là sont miennes et solides ....jusqu'à leur prochaine "excroissance- bourgeonnement " , la connaissance passe par l'expérimentation et le désir de remettre sur le tapis ce qui est sûr. Idées qui vont et viennent, surgissant de par la terre tournée , de la forme qui devient , des gestes mille fois accomplis.
Tel thé bu si souvent devient "particulier" sous le palais ; à cause d'une attention différente ? particulière ? d'une disposition et de la conjonction de paramètres multiples ...lenteur et saveur .

6 commentaires:

David a dit…

J'ai la même chose à dire pour ma voie du thé : apprendre, se documenter, regarder, puis tout soumettre à l'expérience et ne rien prendre pour acquis ou vérité absolue.

Très asiatique comme apprentissage. Pour moi le meilleur qui soit.

++

TeaMasters a dit…

Ginkgo,
Tes recherches et expériences sur les émaux sont remarquables. Cela te permet de bien comprendre leurs spécificités. Comme David, je rapproche cela du thé, en cela que chaque thé est particulier et demande un traitement un peu différent pour donner le meilleur de lui. La tradition du gongfu cha n'a pas donné de règle précises du type X gr dans Y cl et Z minutes. Par contre, elle nous donne des guides comment faire, quel type de thé va mieux avec quel type d'accessoire... Ensuite, l'expérience guidée par la tradition permet de faire des progrès plus rapides qu'en cherchant à tout essayer.

Tu as une grande sensibilité artistique et comprends ton envie de 'créer'. Mais je crois que c'est une erreur de "partir de zéro". J'aimerais vraiment voir ton interprétation de formes classiques. J'imagine un bol noir Jian Yang simple et gracieux avec toutes les variations de ton noir shino (ton dernier article). Cela serait fantastique!

Amicalement,

Bon weekend!

Philippe de Bordeaux filipek a dit…

Quel beau versant .

Le plus dur de l'hiver est derrière nous.C'est une saison que j'ai du mal à passer surtout la transition hiver - printemps:pas encore au bourgeonnement,presque...Je suis ok avec Stéphane on ne part jamais de zéro;il nous faut accepter ce dilemme et faire de nos faiblesses et fautes des forces et des atouts pour continuer.
Ton travail est exceptionnel comme cette vue de ta cuisine.

Amitiés.

.PHILIPPE.

geneviève meylan a dit…

intéressants commentaires de vous tous !
je réfléchis à cela , ma formulation "partir de zéro" ne traduit peut-être pas tout-à-fait ce que je veux dire ...disons qu'il me semble qu'il faut lâcher, oublier, mettre de côté tout ce qu'on a emmagasiné et oser faire autrement , oser faire ce qu'on nous avait dit de ne "pas faire" . Cette expérience va soit confirmer le pourquoi de cette règle, soit en dégager les limites soit ouvrir quelque chose d'intéressant. En fait c'est comme "faire le tour", circonscrire la règle pour la comprendre, la décortiquer et l'expérimenter, la faire sienne. sinon elle reste règlement, lettre morte et s'élève . à mon avis. comme une barrière à l'expérience et à l'appropriation ...
je ne sais pas si c'est + compréhensible car il faudrait peut-être partir d'1 exemple précis .
Par exemple les "défauts" des émaux , craquelure, écaillage, boursouflures etc . sont de manière "classique" jugées à éviter ..on va donc apprendre à corriger ses défauts quand ils se présentent.
mais pourquoi ne pas essayer de faire cela et voir ce que ça peut donner ? certaines choses vont être incompatibles avec la vaisselle utilitaire ( trop rêches , pas agréable au toucher, coupants...) mais pourrait s'appliquer à d'autres domaines comme la sculpture par ex.
ou s'améliorer pour marquer un caractère mis en supprimer le négatif.
bon c'est vrai qu'on ne part jamais de zéro car on a été nourri de plein de références et autres donc ce n'est pas dans 1 sens absolu que je voulais signaler cela.....
tout le passé et ce qui nous entoure est présent en effet .
affaire à suivre !

Michel a dit…

Le monde est aussi long que Large et l'un n'est pas le contraire de l'autre.

Pour moi une session de tournage est un don de soi. Je n'ai pas beaucoup d'experience au tournage 'libre' . Le plus important pour moi est l'expression d'energie, coupellé au rithme de travail.
Si la muse créative prend le dessus alors super.

Y'a une histoire comme cela d'un potier japonais au 15 eme siecle Rykuyu je crois.

Sous un arbre sur la colline il façonais des chawans.
Tout a coup sa femme apparait et prise de colère elle envoye un des chawan contre un rocher et c'est comme cela qu'est né l'esthétique japonais d'assimétrie (en tout cas c'est un peu légendaire).

geneviève meylan a dit…

@ Michel : souvent en effet les opposés se rejoignent ! mais comme tu le disais justement ailleurs sur la blogosphère pour moi l'important c'est l'authenticité .Il y a tant de possibilités, tant de directions , en céramique . Tu soulèves aussi un point important : le rythme ! si on brusque les étapes lors de la fabrication , la terre ne le "pardonne pas " : ça va fendre, casser etc. tu connais Koie Ryoji ( céramiste japonais) ? il a une énergie incroyable dans son travail . :) :)